Historique, le nombre de décès dus à un accident de moto n’a jamais été aussi bas. Il est en baisse de 14,5 % entre 2011 et 2012. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, l’a qualifié d’« évolution encourageante ».
C’est suffisamment rare pour être reproduit : le 24 janvier, au moment de diffuser les résultats provisoires de l’« accidentologie routière » en France en 2012, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a qualifié d’« évolutions encourageantes », celles de « deux catégories qui enregistrent, traditionnellement, le plus grand nombre de décès, les véhicules particuliers (1.885 décès) et les deux-roues motorisés (650 décès) ».
Historique. « La mortalité pour les usagers de véhicules particuliers a baissé de -9 %, c’est-à-dire 177 tués en moins. 110 vies ont été épargnées pour les motocyclistes. C’est une baisse importante de -14,5 % ; il convient de le souligner. » Certes, on parle d’un contexte dramatique, et nous n’oublions pas les victimes et leurs proches. Mais en termes de statistiques, 650 décès à moto en une année est le chiffre le plus bas jamais enregistré en France.
Hausse chez les cyclistes. Pour ce qui est des usagers vulnérables, les résultats sont contrastés. Alors que la mortalité chez les piétons baisse de 7,1 %, celle des cyclistes augmente de 9,9 %. Cela met en relief les bonnes statistiques des motos et scooters l’année dernière.
Stigmatisation. Elles sont pourtant immédiatement relativisées, comme c’est souvent le cas, par deux données que les pouvoirs publics nous renvoient à la visière depuis des années : « Si nous pouvons noter des évolutions favorables, une constante demeure : la sur-représentation des deux-roues motorisés (2RM) dans la mortalité routière. 23 % des personnes décédées sur les routes le sont en 2RM, qui ne représentent pourtant que 3 % du trafic », a commenté le ministre, dans la foulée du bon chiffre énoncé avant.
Simplification. Or cette stat’ est contestée, car dévoilée brute, et hors contexte. Elle ne permet aucune distinction entre les types de déplacements (trajets utilitaires et trajets de loisirs), et repose sur une estimation approximative du parc en circulation. Une simplification à l’extrême que dénoncent les spécialistes de la moto (voir l’interview vidéo du Monsieur Sécurité routière de la FFMC, ci-jointe).
Baisse d’avril à octobre 2012. « Pour les motocyclistes, la baisse s’est produite d’avril à octobre (-16 % sur la période) », constate l’Observatoire national de la sécurité routière (ONISR). « Elle est encadrée par deux périodes de stabilité. Cette situation caractérise une baisse de la mortalité des motards lors des déplacements de loisirs effectués préférentiellement aux beaux jours. » Cette analyse est déjà plus précise, et permet de conclure que les comportements évoluent tout autant chez les conducteurs de moto que chez les automobilistes. Les déplacements de loisirs sont en effet ceux durant lesquels, traditionnellement, la propension à l’arsouille est la plus forte.